Wendie Renard : “Je veux tout gagner” [France]
Considérée comme la meilleure défenseuse centrale du monde, Wendie Renard possède le plus beau palmarès du football féminin français. Elle défendra les couleurs nationales lors de la Coupe du Monde féminine, du 7 juin au 7 juillet. Un événement qui s’annonce exceptionnel par son ampleur : d’ores et déjà la billetterie est prise d’assaut et plusieurs rencontres affichent complet.
Propos recueillis par Sandrine Boucher et Stéphane Marteau
Paru dans Femmes ici et ailleurs #31, mai-juin 2019
Biographie express
Douze titres de championne de France, et très certainement un treizième en 2019, sept victoires en Coupe de France et cinq en Ligue des Champions, à vingt-huit ans, Wendie Renard détient le plus beau palmarès du football féminin français : Son parcours épouse celui de l’Olympique lyonnais, le club qu’elle a rejoint dès l’âge de seize ans et dont elle est devenue la capitaine.
Redoutable dans le jeu aérien, Wendie Renard a disputé 337 matchs avec l’OL, toutes compétitions confondues et a inscrit cent buts, score remarquable à son poste. Depuis sa première sélection en équipe nationale, en 2011, elle a revêtu 108 fois le maillot national (vingt buts marqués). Elle est la footballeuse préférée des Français·es selon un sondage TF1-Kantar TNS publié le 8 mars.

Pourquoi avez-vous débuté le football et comment ?
J’ai commencé dans la cour de récré, dès qu’il y avait un ballon. Sinon, on jouait avec une bouteille écrasée. Je repartais en cachette après l’école : je déposais mon sac et j’allais jouer au foot. Je viens d’une famille assez sportive. Ma mère a fait du hand et du foot. Ma tante aussi, elle est aujourd’hui arbitre en Martinique.
Comment cela se passait-il avec les garçons ? Étiez-vous la seule à jouer avec eux ?
Oui, dès le début et pendant longtemps. Je suis même devenue capitaine en catégorie treize ans. Ça a forgé mon caractère. Physiquement, j’étais obligée de m’imposer. Techniquement, ça m’a permis de voir plus vite le jeu, d’être plus à l’aise tout simplement. J’en garde de très bons souvenirs.
Même quand vous les tacliez ?
Quand ils prenaient un petit pont1, ils n’aimaient pas ! Pour eux, il n’était pas possible qu’une fille puisse leur faire ça. J’ai gagné en respect, parce qu’ils savaient que j’en étais capable.