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Santé : VIH, quand le virus révèle les inégalités

Les femmes sont les grandes oubliées des campagnes de prévention comme de la recherche contre le sida. Les effets de la maladie sont, physiquement et socialement, lourds à vivre pour elles. En particulier, les traitements antirétroviraux entraînent chez ces patientes des effets indésirables plus graves, d’autant qu’ils sont souvent mal compris et mal gérés.

Par Muriel Salle, Maîtresse de conférence, experte Femmes et santé
Paru dans Femmes ici et ailleurs #45, septembre-octobre 2021

VIH
Ghada Amer, Love Has No End. © Ghada Amer/Elizabeth A. Sackler Center for Feminist Art/Creative Commons

Chaque année en France, plus du tiers des personnes qui se découvrent séropositives sont des femmes. Environ 40 000 femmes vivent avec le sida dans notre pays, l’équivalent de la population d’une ville comme Sète. Le risque de contamination par le VIH d’une femme par un homme est deux fois plus élevé que dans la situation inverse, pour des raisons biologiques, mais aussi sociales. De manière générale, les femmes sont plus vulnérables aux infections sexuellement transmissibles.

Les rapports violents ou forcés accroissent le risque de transmission, du fait des lésions qu’ils peuvent entraîner. Et même dans un cadre consensuel, il n’est toujours pas évident pour une femme d’imposer à son partenaire le recours au préservatif. Encore aujourd’hui cependant, dans l’imaginaire collectif, la maladie reste associée aux relations sexuelles entre hommes, à la prostitution ou à l’usage de drogues injectables.

Et pourtant #NousExistons !

Cette année, à l’occasion du 8 mars, l’association Aides a dû rappeler à nouveau que la lutte contre le VIH/sida était un enjeu majeur pour la santé des femmes. De son côté, le Planning Familial, engagé depuis 1986 dans la lutte contre le sida, tente aussi de combler ce déficit d’information avec la campagne #NousExistons1, cri du cœur lancé par des femmes séropositives pour dénoncer les inégalités et l’invisibilité qu’elles subissent.

Catherine Kapusta-Palmer, coordonnatrice du programme Femmes et sida au sein du Planning Familial, et membre du Conseil national du sida, explique ainsi : “Prendre en compte des femmes dans l’épidémie, c’est permettre aux femmes séropositives de vivre mieux avec la maladie mais c’est aussi permettre à toutes les femmes de parler et leur dire : tout le monde est concerné. De dire aux politiques, aux institutions, à la recherche : on est là. Nous existons. Plus on parlera, plus on sera visibles, plus on habituera les gens à voir les femmes dans l’épidémie, et à voir toutes les femmes.

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