Vanessa Romero, conductrice de poids lourds
Par Camille Tidjiti
Paru dans Femmes ici et ailleurs #23, janvier-février 2018

“Mon père était mécanicien, j’ai toujours été impressionnée par les camions. Depuis le collège, je voulais en conduire un. Mais à l’époque on m’a dit que ce n’était pas un métier de fille, qu’il n’y avait pas de place pour moi”. Après avoir exercé comme barmaid pendant plus de quinze ans, Vanessa Romero a choisi d’embrasser la profession de chauffeur·se routier·ère. Sa réorientation passe par une formation initiale minimale obligatoire (FIMO), financée par le Conseil général de son département. Elle lui permet de passer les permis C et CE nécessaires pour conduire des camions de vingt-six et quarante-quatre tonnes. “Nous étions deux femmes sur dix‑huit candidat·e·s. Les formateurs étaient durs avec nous, parce que nous étions des femmes : ils affirmaient que, sur la route, en entreprise, ce serait difficile pour nous et qu’il fallait que l’on s’y habitue tout de suite. Ils avaient tort, ce n’est pas ce que je ressens depuis que je travaille. J’ai été au contraire très bien accueillie”.