Vanessa Mendoza Cortes : L’inlassable [Andorre]
Avec son association, Stop Violències, la seule qui défende les droits des femmes, Vanessa Mendoza Cortes se bat à bras-le-corps pour les Andorranes. Elle dénonce l’hypocrisie de ce micro-État où l’avortement est toujours interdit.
Par Luisa Nannipieri
Paru dans Femmes ici et ailleurs #33, septembre-octobre 2019

Réputée pour ses pistes de ski et ses produits détaxés, la principauté d’Andorre est aussi l’un des derniers pays d’Europe avec le Vatican, Malte et Saint-Marin où l’avortement est illégal, même en cas de viol ou de danger pour la santé de la mère. Ce n’est que l’aspect le plus criant d’une nation de 80 000 habitant·e·s (dont seulement 27 000 Andorran·e·s ont le droit de vote) qui – c’est peu de le dire − ne fait pas de l’égalité sa priorité. “Les structures de lutte contre les violences faites aux femmes ne sont que des coquilles vides. Le service d’urgence n’est pas joignable le week-end, les assistantes sociales ne sont pas formées à l’accompagnement des victimes, la police tend à classer les violences conjugales comme des agressions mutuelles, ce qui fausse les statistiques. C’est une hypocrisie qui s’ajoute aux violences que les femmes subissent”, explique Vanessa Mendoza Cortes, présidente de Stop Violències, unique association à défendre les droits des femmes dans le pays depuis 2014.