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Dossier : Toutes fantastiques ! #1 [International]

Masques, capes, collants et pouvoirs extraordinaires ne sont pas réservés aux hommes. Elles s’appellent Wonder Woman, Jessica Jones, Priya et, bien sûr, Captain Marvel, qui sort au cinéma en mars. En bande dessinée ou sur grand écran, leurs aventures sont lues et vues par des millions de personnes sur la planète. Ces figures féminines puissantes, plus ou moins stéréotypées, représentent autant de sources d’inspiration pour chacun·e. Et si leur mission cachée n’était pas aussi de faire changer nos sociétés ?

Par Clément Capot
Paru dans Femmes ici et ailleurs #29, janvier-février 2019

© Gregg Vignal/Alamy Stock Photo

On aurait cru leur invention nettement postérieure. Mais non, les superhéroïnes sont apparues dès le début des années quarante, donc très peu de temps après leurs homologues masculins. Wonder Woman et Catwoman, éditées par DC Comics sont les pionnières en la matière. Elles demeurent cependant peu nombreuses face à une majorité écrasante de superhéros. “Il faut attendre les années soixante, voire soixante-dix, pour que l’on commence réellement à repérer des femmes fortes”, explique Romuald Boissard, amateur éclairé et collectionneur de comics. Mais ces héroïnes sont généralement intégrées au second plan d’une équipe d’hommes ou présentées comme des objets sexuels. Elles existent donc, mais sont peu indépendantes et souvent archétypales.

Aux États-Unis, les grandes maisons d’édition se retranchent derrière le besoin de satisfaire leurs lecteurs masculins. Du côté français, c’est la morale chrétienne qui fait obstacle au développement des superhéroïnes. “Dans l’après-guerre, les deux grandes revues qui ont relancé la bande dessinée, Tintin et Spirou, sont vendues ou créées par des catholiques. Toutes les héroïnes étaient gommées par la rédaction”, regrette le fan de comics.

Des fillettes obligées de s’identifier à des héros

Pendant des années, il n’existait tout simplement pas de superhéroïnes qui se relèvent les manches et foncent au cœur de l’action pour sauver le monde. En l’absence de parité, les petites filles sont alors obligées de s’inspirer de personnages masculins, par défaut. On sait pourtant combien les rôles modèles sont importants dans la construction des identités, en particulier au cours de l’enfance et de l’adolescence. 90 % des filles de cinq à dix-neuf ans affirment que les superhéroïnes représentent des rôles modèles positifs pour elles. Ces personnages les font sentir fortes, courageuses, sûres d’elles, inspirées, positives et motivées, selon une enquête menée par le Women’s Media Center et BBC America publié en octobre (lire aussi Femmes ici et ailleurs #28).

Davantage de superhéroïnes, c’est donc davantage de filles qui trouveraient le courage d’affronter le combat de la vie. Pour Justine Muller, fan de super-héroïsme et militante pour l’égalité femmes-hommes, cela ne fait aucun doute : “Personnellement, je suis fatiguée de devoir m’identifier à des hommes blancs. J’adore les superhéroïnes et les superhéros, car j’ai le sentiment qu’elles et ils me poussent à être meilleure. Malheureusement, ce type de personnages est rarement féminin. Bien au contraire, les personnages féminins font souvent des choses idiotes qui m’énervent. J’ai besoin de voir des femmes qui font des bonnes choses, pour les bonnes raisons, parce que ça m’aide à croire que moi aussi je peux le faire. Et je voudrais que les gens se rendent compte que les femmes peuvent tout faire !”, explique-t-elle.

Et Jessica Jones arriva avec ses “Dr Martens”

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