Santé : Tout va bien, ce n’est que la ménopause
Loin de la déchéance annoncée, entre bouffées de chaleur et vieillissement accéléré, la ménopause est une évolution normale des hormones féminines dont les manifestations ne sont pas toujours aussi pénibles. Et, pour certaines femmes, c’est même une libération.
Par Cécilie Cordier
Paru dans Femmes ici et ailleurs #36, mars-avril 2020
“À la quarantaine, j’ai eu peur de vieillir, à cause des discours effrayants sur la ménopause”, se souvient Muriel*, cinquante ans. Les perspectives ne font pas rêver : outre les célèbres bouffées de chaleur, sont annoncés prise de poids, peau qui se relâche, troubles de la mémoire, baisse de libido et problèmes cardiovasculaires. Rien de tout ça chez Muriel : “En fait, j’adore être ménopausée et ne plus avoir mes règles !”, balaye-t-elle.

La ménopause est une évolution hormonale dans le corps des femmes : quand s’épuise la réserve ovarienne, la production de progestérone s’arrête, puis celle des œstrogènes. Enfin, les règles cessent. Au bout d’un an, il est possible de confirmer la ménopause, avec des examens sanguins si besoin. C’est une période normale de la vie, mais qui est souvent réduite à une série de symptômes à combattre, comme s’il s’agissait d’un état pathologique. Dans son livre La Fabrique de la ménopause (CNRS édition, 2019), la sociologue Cécile Charlap explique que cette représentation de la ménopause a été construite de toutes pièces par les discours médicaux qui, depuis le 19e siècle, associent l’arrêt des règles à une dégénérescence.