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Santé : À dormir debout !

Toutes des princesses au petit pois ? Vous vous souvenez  de ce conte, dans lequel une princesse passe une nuit épouvantable lorsqu’un petit pois est glissé sous plusieurs couches de son matelas ? Vu la (mauvaise) qualité de leur sommeil, nombre de femmes sont des princesses…

Texte de Muriel Salle, maîtresse de conférence, experte Femmes et santé
Publié dans Femmes ici et ailleurs #48, mars-avril 2022

Dans nos cabinets, il y a en général deux femmes pour un homme”, remarque la psychiatre Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste des troubles du sommeil, présidente du réseau Morphée consacré à la prise en charge des troubles chroniques du sommeil, qui souligne d’entrée que cette surreprésentation féminine s’explique d’abord “par le fait que les femmes sont plus demandeuses de solutions lorsqu’elles souffrent d’insomnie et plus enclines à consulter”

De manière générale, de nombreux événements de la vie sont à l’origine des troubles du sommeil (décès, chômage, etc.), mais “clairement, en premier lieu, se trouvent les grossesses et les naissances” : nuits interrompues et anxiété en hausse sonnent le glas d’un sommeil réparateur pour les mères. Dans une récente étude1, la Docteure Kelly Sullivan montre que, si 62 % des femmes sans enfants déclarent dormir au moins sept heures par nuit, ce chiffre tombe à 48 % quand on pose la question à des mères. Mais avoir des enfants reste sans conséquences sur le sommeil des pères. Une question d’instinct maternel ? d’hormones ? Et si l’explication était à rechercher plutôt du côté du partage des tâches parentales au sein du couple ? Quand il s’agit de se lever la nuit, c’est la mère qui s’y colle (dans 54 % des cas), laissant le père dormir sur ses deux oreilles sauf dans des cas exceptionnels (moins de 9 % des pères se lèvent, mais dans 38 % des cas les parents déclarent se relayer)2.

Naissances puis ménopause

Deuxième moment de perturbation majeure pour le sommeil des femmes : la ménopause, qui peut être “un moment extrêmement difficile au niveau du sommeil, précise la Docteure Royant-Parola. Les réveils nocturnes, accompagnés parfois de suées, rendent les nuits très difficiles. Le changement hormonal modifie le sommeil, son rythme et sa durée.” Mais surtout, cet événement biologique normal angoisse beaucoup certaines femmes, entraînant une chronicisation des troubles. 

Tous les ingrédients sont réunis pour que le lit soit un lieu de discorde pour les couples, d’autant que, si les ronfleuses sont aussi nombreuses que les ronfleurs3, leurs ronflements sont moins sonores et gênent moins leurs partenaires. Conséquence : 68 % des Français·es en couple se sont déjà disputé·e·s sur un sujet en lien avec le lit4. D’où la tentation de faire chambre à part, ce qui est déjà le cas de 10 % des couples. Avoir “une chambre à soi”, c’est donc toujours mieux pour une femme, même sans les aspirations littéraires d’une Virginia Woolf.  

Les femmes ont davantage besoin de sommeil

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