Santé : Rendez-vous mens(tr)uel
Depuis quelques années, dans les médias, les blogs, les forums, il est beaucoup question du syndrome prémenstruel, qui survient juste avant les règles et peut rendre la vie des femmes infernale. Ce phénomène reste cependant mal compris et parfois interprété au détriment des femmes.
Par Aude Stheneur
Paru dans Femmes ici et ailleurs #41, janvier-février 2021

“Environ une semaine avant mes règles, j’ai très mal aux seins, tout le temps envie de manger et le ventre gonflé. Deux jours avant, je souffre de diarrhée, j’ai du mal à me concentrer et je perds beaucoup confiance en moi. La veille de mes règles, je fais une grosse crise de larmes sans raison apparente”, confie Maëlis, vingt-quatre ans. Comme de nombreuses femmes en âge de procréer, elle souffre probablement de syndrome prémenstruel (SPM). Décrit comme une “tension prémenstruelle” par le gynécologue américain Robert T. Franck en 1931, il est nommé pour la première fois “syndrome prémenstruel” par les médecins britanniques Katharina Dalton et Raymond Greene en 1953, qu’elle et il définissent comme une constellation périodique de symptômes comportementaux, somatiques, émotionnels.
Il y a autant de SPM que de femmes
“Physiques ou psychologiques, ils surviennent avant les règles – environ sept à dix jours – et disparaissent avec celles-ci. Les plus classiques sont des douleurs et gonflements mammaires, des maux de tête, une gêne abdominale, des troubles digestifs et urinaires, l’irritabilité, l’impatience, le stress, des pulsions alimentaires et un manque d’énergie”, explique Cécile de Williencourt-Frémont, sage-femme de formation, autrice de Trésors de femme, un nouveau regard sur le corps féminin, de la puberté à la ménopause. “L’impact du syndrome peut aller de la simple gêne passagère à l’inconfort sévère. Il y a autant de SPM que de femmes. Il peut évoluer au cours de la vie et même d’un cycle à l’autre”, ajoute-t-elle.