Radha Rani : Contre les mariages forcés [Bangladesh]
Chaque année dans le monde, quinze-millions de filles de moins de dix-huit ans sont contraintes d’épouser un homme. Au Bangladesh, 73 % des femmes sont mariées avant cet âge. Un sort réservé à Radha Rani qui, très jeune, a choisi de décider seule de sa vie. Devenue icône nationale, elle se bat contre les mariages d’enfants dans son pays.
Par Louise Pluyaud
Paru dans Femmes ici et ailleurs #20, juillet-août, 2017

De la jeunesse, Radha Rani détient la fougue et l’énergie. Une force indomptée qu’elle a mise au service d’un combat, contre les mariages d’enfants au Bangladesh. Ce fléau, qui touche dans son pays une fille de moins de treize ans sur quatre, elle-même y a été confrontée. Elle avait quatorze ans, c’était en 2009, suite au décès de son père : “Pour alléger les charges financières de la famille, mes beaux-frères et mes oncles ont voulu me marier à un homme de dix ans mon aîné”, se souvient la jeune femme aujourd’hui âgée de vingt et un ans. Parrainée par l’ONG Plan international et sensibilisée très tôt aux droits des filles, Radha Rani est bien consciente des effets néfastes qu’aurait eu sur sa vie ce mariage précoce. “Je ne voulais pas arrêter mes études. Me forcer à me marier, c’était comme me tuer à petit feu”, raconte l’étudiante en Sciences sociales, le regard appuyé. Alors elle dit non.