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Reportage : Pour les femmes, Le Blanc hisse le rouge [France]

C’était la mauvaise nouvelle de trop. La décision de fermeture temporaire, puis définitive de la maternité du Blanc a révolté la population de cette petite ville de l’Indre. Avec de nombreuses femmes en tête de la mobilisation, mais aussi des hommes, les habitant·e·s se sont rassemblé·e·s pour imaginer et mener des initiatives loufoques, spectaculaires, solidaires. Un soulèvement mixte et collectif pour la santé des femmes, qui inspire bien au-delà de ce territoire.

Texte de Lena Bjurström
Photographies de Christopher Chriv (sauf mention)
Paru dans Femmes ici et ailleurs #29, novembre-décembre 2018

Le 15 septembre dernier, la petite ville du Blanc, dans l’Indre, a vu rouge… littéralement. Plus de 3 000 personnes se sont vêtues d’écarlate pour protester contre la fermeture annoncée de la maternité de la ville. “Il y a une maternité au Blanc depuis les années cinquante, explique Patrice Houssin, élu local. Si elle ferme définitivement, on pourra presque jeter le registre des naissances de la ville.” © Nicolas van Ingen

Tout a commencé en juin dernier, quand est tombée l’annonce d’une fermeture “temporaire” de la maternité du Blanc, commune de 6 500 habitant·e·s au cœur de la Brenne, dans l’Indre. En accord avec l’Agence régionale de santé, le centre hospitalier de Châteauroux — en charge de celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 — estime que la sécurité des accouchements n’est pas assurée par manque de personnel. Mais pour les femmes enceintes du Blanc et des communes alentour, cette décision signifie surtout qu’elles vont se retrouver à plus de cinquante kilomètres des maternités les plus proches : Châteauroux, Châtellerault ou Poitiers. Une heure de route avec des contractions, sans garantie de ne pas devoir accoucher dans la voiture… Pour de nombreux·ses Blancois·es, cette décision n’est rien de moins qu’une “violence faite aux femmes”, selon les termes de la maire de la commune, Annick Gombert. D’autant que, si l’Agence régionale de santé parle de “suspension temporaire”, personne ne se fait d’illusion au Blanc. Leur maternité est menacée depuis des années.
En 2011 déjà, sa fermeture par l’administration n’avait été évitée que par une forte mobilisation. Entre 5 000 et 6 000 habitant·e·s étaient alors descendu·e·s dans la rue, à l’appel du comité de défense des usager·e·s de l’hôpital du Blanc, réunissant élu·e·s, citoyen·ne·s et membres du personnel.

La forteresse de Château-Naillac, à gauche, qui abrite l’Écomusée de la Brenne, surplombe le bourg du Blanc et la rivière Creuse. La ville perd chaque année une partie de sa population (– 119 personnes depuis 2015), tout comme les autres communes de ce canton de la région Centre-Val de Loire.

Début du mouvement de résistance

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