Vos droits : Pensions alimentaires, alléger la charge des mères
Nul·le n’est sensé·e ignorer la loi ! Qu’à cela ne tienne… Femmes ici et ailleurs met la loupe sur des questions juridiques de votre quotidien, en partenariat avec la Force juridique de la Fondation des Femmes.
Prenant exemple sur le Québec, la France s’est dotée d’un service public des pensions alimentaires, assurant à la fois leur collecte et leur versement. Ce dispositif va devenir la norme pour tous les divorces. Il servira à prévenir les nombreux impayés dont les victimes sont en quasi-totalité les mères.
Propos recueillis par Sandrine Boucher
Paru dans Femmes ici et ailleurs #46, novembre-décembre 2021

Les chiffres donnent le vertige. Un tiers des pensions alimentaires seraient en souffrance dans notre pays, qu’elles soient impayées, partiellement ou en retard, lésant environ 350 000 parent·e·s, des mères dans leur écrasante majorité. “Les séparations représentent un contentieux de masse dans le droit de la famille, avec des débats souvent très difficiles quand ils touchent au portefeuille. Nous voyons tous les cas de figure, mais le paiement spontané d’une pension alimentaire est une vue de l’esprit”, témoigne Me Sandra Renda, avocate au Barreau de Chartres, membre de la Force juridique de la Fondation des Femmes. Les mères paient la rupture au prix fort. Aux classiques inégalités salariales femmes hommes s’ajoutent le sacrifice qu’elles font souvent de leur carrière afin de se consacrer à l’éducation des enfants et l’entretien de la famille (congés parentaux, travail à temps partiel, départ de l’emploi…). Et ce sont ces mêmes mères qui, après un divorce, se voient, en plus, privées de pensions alimentaires.