Nina Sankari : Pour la laïcité [Pologne]
Face à l’emprise de l’Église catholique sur la politique et la société polonaises, Nina Sankari a fait de la laïcité un combat majeur. Pour les droits des femmes, elle se mobilise sur tous les fronts.
Par Anne-Marie Kraus
Paru dans Femmes ici et ailleurs #25, mai-juin 2018

Dès 1993, quatre ans après la chute de l’empire soviétique, les député·e·s polonais·es votaient l’interdiction de l’avortement, sauf exceptions. Traductrice, travaillant pour l’Académie polonaise des sciences, Nina Sankari participe aux premières manifestations de femmes, suite à l’arrivée au pouvoir de la droite catholique. “C’est ce processus de recul des droits humains en général, sous l’influence de l’Église, qui m’a poussée à m’engager : je ne pouvais plus rester en retrait.”
En 2006, Nina Sankari rencontre les représentant·e·s des organisations de la société civile opposées au pouvoir en place et s’implique de plus en plus en faveur de la laïcité aux côtés de ces associations. Celle qui parle polonais, anglais, français, bulgare et arabe se rend vite utile.
À l’invitation de plusieurs groupes féministes, elle commence à voyager dans de nombreux pays pour mobiliser au-delà des frontières. L’activiste déplore aujourd’hui encore l’inaction de l’Europe pour faire respecter les droits et libertés fondamentales en Pologne : “Heureusement, la population européenne et, évidemment, polonaise nous soutient.”