fbpx
HomeBlogMaria Libera : Madame Ocytocine

Maria Libera : Madame Ocytocine

Au sein du Club Femmes ici et ailleurs, nous avons la chance de compter des personnalités exceptionnelles, agissant dans des domaines très divers, en France et bien au-delà de nos frontières. Maria Libera a fondé l’association Humanly – Naissance Intime.

Propos recueillis par Lune Sayer, journaliste, Femmes ici et ailleurs 

D’où vous vient le nom “Mme Ocytocine” ? 

Tout a commencé par la naissance de ma fille Serena : j’ai accouché sans aucune assistance médicale. J’étais uniquement accompagnée par son père, et nous vivions dans une zone rurale et éloignée d’un hôpital, dans les montagnes andalouses. Ayant accouché rapidement et avec une grande facilité, je me suis rendue compte que la société transformait cet acte si commun en quelque chose de compliqué et anxiogène. Cette prise de conscience m’a motivée à me mobiliser pour inspirer un changement dans le monde de la naissance. Je suis donc devenue activiste, artiste et accompagnante périnatale. J’ai commencé par monter le spectacle Mme Ocytocine – l’hormone de l’Amour, pour populariser le thème de l’accouchement et des violences obstétricales, de manière humoristique et en interaction avec le public. 

Pouvez-vous nous parler de votre association Humanly – Naissance Intime ?  

Nous avons créé cette association avec des collègues du monde périnatal et de l’accompagnement des femmes, des couples et tout simplement des humains∙e∙s. Nous organisons des événements et des stages pour les particulier∙e∙s et professionnel∙e∙s, avec les intervenant∙e∙s du monde entier sur le thème de la « Gyn-écologie” alternative, la sexualité, la parentalité consciente et le soin des traumas intimes. J’accompagne les femmes dans la (re)découverte de leur plaisir, la conscientisation des tabous et, surtout, vers la réappropriation de leur santé et vécu gynécologique. Ce sont aussi des moments de réparation pour celles qui ont subi des violences sexuelles, conjugales ou obstétricales. Les hommes aussi participent aux ateliers sur la naissance, l’approche tantrique ou les thérapies psycho-corporelles, pour devenir acteurs du changement sociétal.  

En octobre dernier, nous avons organisé “YONIVERSEL-le festival de la vulve”. Yoni, “origine” en sanscrit pour le rôle reproductif de l’utérus, désigne l’ensemble de l’appareil sexuel féminin, dans ses multiples dimensions (physique, émotionnelle, spirituelle…). A travers des spectacles, des expositions artistiques, des ateliers et cercles d’échanges nous avons pu sensibiliser de nombreuses personnes. Nous avons aussi abordé des sujets plus tabous comme la masturbation, la contraception masculine ou l’accompagnement sexuel des personnes handicapées. 

Avec votre association, vous éditez également des ouvrages.   

Nous venons d’éditer deux nouveaux livres. Le premier est le guide ultime du placenta de Laurie Vallée-Dallaire, autrice et formatrice québécoise. Il s’intitule Le placenta délivré : Sagesse, bénéfices et traditions et est en financement participatif jusqu’au 20 décembre. Ce projet a été soutenu par des sages-femmes et activistes du monde entier et popularise les connaissances sur cet organe.

Le second livre s’intitule Construire son nid – cahier de planification post-natal par Kestrel Gates. C’est un outil indispensable pour préparer la période après l’accouchement : il contient des conseils et bonnes adresses pour vivre un post-natal épanoui. Avec des pages à compléter par elles, les femmes conscientisent les conditions dans lesquelles elles souhaitent vivre leurs premières semaines et mois de post-partum. Aujourd’hui, les cas de dépressions et d’isolements post-natal sont communs et mal accompagnés : nous œuvrons avec passion pour donner des outils aux familles et surtout, inspirer un nouveau tissu social prêt à soutenir la mise au monde des générations futures.