Le mot : Poulette
Tous les deux mois, La Petite Roberte ramène sa science : souvent énervée, toujours engagée, volontiers caustique, sa mission est d’éclairer les expressions et concepts parfois obscurs pour parler d’égalité femmes-hommes et partager une réflexion féministe sur des mots de tous les jours.
Par La Petite Roberte
Paru dans Femmes ici et ailleurs #48, mars-avril 2022

Mesdames, l’évolution a dû s’arrêter pour vous assez tôt, puisque vous vous voyez souvent donner – littéralement – des noms d’oiseaux (dont on sait la parenté avec les dinosaures). Dès 1240, l’usage de “poule” est attesté pour parler d’une femme, dans une connotation à la fois familière, affectueuse et méprisante. Le terme “poulette” ajoute l’infantilisation à la bestialité, qui se retrouve aussi dans le terme “minette”.
Mais restons dans l’univers des trucs en plumes. L’oiselle humaine (ce féminin d’oiseau étant par ailleurs synonyme de jeune sotte) se caractérise par une petite tête (de “linotte” ou de “piaf”, en tout cas une “cervelle d’oiseau”), ce qui la rend inévitablement “bécasse”, “dinde” ou “pintade”, bref, telle une poule ayant trouvé un couteau.