Le mot : Con·ne
Tous les deux mois, La Petite Roberte ramène sa science : souvent énervée, toujours engagée, volontiers caustique, sa mission est d’éclairer les expressions et concepts parfois obscurs pour parler d’égalité femmes-hommes et partager une réflexion féministe sur des mots de tous les jours.
Par La Petite Roberte
Paru dans Femmes ici et ailleurs #42, mars-avril 2021
Attention (s)poil : il va y avoir des gros mots et d’autres qui parlent de sexe dans cette chronique… Et les deux en seulement trois petites lettres, puisque le con est polysémique (aucun rapport avec un donneur de sperme qui serait, lui, “polyséminique”).

La littérature atteste dès le 15e siècle de l’usage du mot con pour désigner les organes génitaux extérieurs de la femme, sous des plumes d’inspirations aussi variées que celles de Sade, Mérimée, Stendhal ou Goncourt. Au 19e, il devient insulte, avec ses poétiques déclinaisons : conne, connasse, connard… Plus grand monde aujourd’hui n’emploie, voire ne connaît le con dans son sens premier, d’où la fabrication de l’expression aussi fleurie qu’abracadabrantesque : “être con comme une bite” (ce dernier mot étant curieusement dérivé d’habiter, qui signifiait dans l’ancien temps avoir des relations charnelles avec…