Laurence Lucari : Le jour où j’ai fait de la crise une opportunité
Par Aude Stheneur
Paru dans Femmes ici et ailleurs #41, janvier-février 2021

“Avec la restriction des rassemblements, début mars, tous nos événements ont été annulés. Nous n’avions plus rien devant nous”, se souvient Laurence Lucari, codirigeante de Gros Mots, un atelier de fabrication de décors pour l’événementiel. La crise sanitaire a mis à l’arrêt l’ensemble de son secteur d’activité, obligeant la cheffe d’entreprise à trouver des solutions pour maintenir la sienne à flot. Gros Mots, qu’elle a fondé il y a six ans avec l’artisan Frédéric Gardanne, réalise des lettres et objets géants en polystyrène, principalement pour les congrès, festivals ou salons. Depuis, l’entreprise, qui emploie quatre salarié·e·s et livre dans toute la France, a connu une belle croissance : “De 20 à 30 % par an. En 2019, notre chiffre d’affaires était de 750 000 euros.”
Lors du premier confinement, en mars, Laurence Lucari décide de rentabiliser ce temps disponible. “Nous avons retravaillé tous nos outils de communication, refait notre site internet et développé nos réseaux sociaux.” Une newsletter est envoyée tous les dix jours pour garder le contact avec la clientèle. Tou·te·s les employé·e·s sont formé·e·s pour développer de nouvelles compétences, comme la maîtrise de logiciels 3D ou la conduite de chariots élévateurs. Un nouveau plan de commercialisation est mis en place, pour toucher d’autres client·e·s : les concessions automobiles – “qui allaient devoir épuiser leur stock après le confinement” –, les vitrines de magasins pour Noël et les décors pour les musées, parcs d’attractions et escape games.