Lalla Fatma N’Soumer : Guerrière et rebelle kabyle [Algérie]
Par Juliette Raynaud
Paru dans Femmes ici et ailleurs #38, juillet-août 2020

Fatma Si Ahmed Ou Méziane (1830-1863) naît l’année où commence la colonisation de l’Algérie, en 1830. Elle grandit à Ouerdja dans une puissante famille kabyle de lettré·e·s, d’où son titre honorifique Lalla. Elle n’a même pas vingt ans quand elle rejoint avec son frère la lutte contre l’occupation française.
Elle prend la tête de l’armée des rebelles en 1854, à la mort du Chérif Boubaghla. Sous son commandement, l’insurrection inflige de lourdes pertes à l’armée française coloniale, pourtant aguerrie et dotée des armements les plus modernes. Ses victoires au village Soumer lui donnent son nom. En 1857, elle est capturée au combat. Le mouvement de résistance s’achève avec son arrestation. Elle meurt en prison à l’âge de trente-trois ans.
Célébrée dans des chants traditionnels berbères, elle est pourtant “oubliée” de l’histoire nationale jusqu’en 1995, quand des militantes féministes obtiennent le transfert de ses restes au cimetière des héro·ïne·s algérien·ne·s, El Alia. Lalla Fatma N’Soumer, entrée dans la légende, symbolise la résistance à l’occupation coloniale de l’Algérie. ●