L’actu d’ici et ailleurs – 15/10/21-31/10/21
International
Les batailles de l’IVG

Les avortements au-delà de six semaines ont de nouveau été interdits au Texas le 1er septembre. La nouvelle loi “Texas Heartbeat Act” (loi du battement de cœur), promulguée par l’État, a été construite pour contourner la jurisprudence fédérale, qui stipule que l’avortement est autorisé jusqu’à environ vingt-quatre semaines. Les “innovations” des anti-choix font froid dans le dos : les plaintes peuvent être déposées par tout·e citoyen·ne, et non par le procureur comme habituellement ; l’interdiction ne cible pas les femmes elles-mêmes, mais les personnes qui les accompagnent (médecins, voire taxis, assurances…) ; et enfin, pour encourager les Texan·e·s, le texte prévoit une indemnisation attractive pour les plaignant·e·s, en cas de décision judiciaire favorable, et une absence de prise en charge des frais d’avocat·e·s de la partie adverse, si elles sont déboutées. Le gouvernement de Joe Biden a sollicité la Cour suprême, désormais à majorité conservatrice, qui examinera le texte le 1er novembre. Un mois plus tard, la plus haute juridiction du pays devrait aussi se pencher sur le texte interdisant les IVG après quinze semaines au Mississippi.
De son côté, après des décennies de politique de l’enfant unique, le gouvernement chinois veut relancer la natalité et s’attaque aux avortements sans raison médicale. Des contrôles stricts sont effectués dans les hôpitaux.



Si au cœur des deux grandes puissances mondiales le droit à l’avortement est piétiné, il progresse sous d’autres latitudes. Depuis le 9 septembre, les Mexicaines peuvent recourir légalement à une IVG : les membres de la Cour suprême du pays ont jugé – à l’unanimité – inconstitutionnelle la criminalisation de l’avortement. Grande victoire pour les féministes puisque vingt-huit des trente-deux États du pays assimilaient jusqu’alors cet acte médical à un meurtre. Les femmes emprisonnées pour avoir eu recours à un avortement vont pouvoir exiger leur libération. Plus au sud, du Pérou à la Colombie, du Chili au Salvador, les rassemblements de femmes au foulard vert, symbole du droit de choisir, ont été nombreux et virulents, à l’occasion de la Journée internationale du droit à l’avortement, le 28 septembre.
Les Béninoises ont également obtenu ce droit le 21 octobre, après un vote de l’Assemblée nationale… et des années de revendication des militantes des droits des femmes.
En Europe, l’Union des femmes de Saint-Marin a pris l’initiative d’organiser un référendum, le 26 septembre, proposant de légaliser l’avortement jusqu’à douze semaines : 77 % de la population a voté pour. Enfin, en France, depuis la pandémie, recourir à une IVG dans le délai légal de douze semaines est devenu compliqué voire impossible, du fait notamment de la saturation des services de santé. Au printemps 2020, les associations féministes ont réclamé l’allongement de l’avortement à quatorze semaines, lors de situations exceptionnelles. Les militantes ont à nouveau battu le pavé avec cet objectif fin septembre. Le député de la majorité, Christophe Castaner, a indiqué au Parisien que la proposition de loi pourrait être présentée devant l’Assemblée nationale fin novembre.
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