L’actu d’ici et ailleurs – 01/09/20-15/09/20
International
Attaque éhontée

Le 2 septembre, l’administration américaine a sanctionné la Gambienne Fatou Bensouda, procureure à la Cour pénale internationale située aux Pays-Bas, pour “tentatives illégitimes de soumission des Américain·e·s à sa juridiction”. Depuis mars, la magistrate a ouvert une enquête pour crimes contre l’humanité visant les exactions (pratiques de torture, viols, etc.) commises par les forces américaines en Afghanistan depuis 2001. En décembre 2018, elle avait également ouvert une enquête contre Israël, pour crimes de guerre en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, procédure vivement critiquée par les États-Unis. Fatou Bensouda a été inscrite sur une liste noire, l’empêchant de se rendre sur le territoire américain, ses avoirs ont été gelés et elle a été interdite d’accès au système financier du pays. Amnesty international a qualifié ces sanctions de “nouvelle attaque éhontée contre la justice internationale”. ●
Mexique
Légitime défense

Une cinquantaine d’activistes ont commencé à occuper, le 4 septembre, le bâtiment de la Commission nationale des droits humains, pour dénoncer l’inaction de l’État face aux violences subies par les Mexicaines depuis des années. Fin octobre, les militantes – qui sont pour la plupart des victimes et mères de victimes – étaient une quinzaine encore sur les lieux. Cette opération s’inscrit sur une liste d’actions de plus en plus radicales, s’expliquant par des chiffres alarmants : en 2019, 3 825 femmes ont été assassinées dans le pays, soit plus de dix par jour. Selon le rapport 2017 d’ONU Femmes, 41 % des Mexicaines ont subi des violences sexuelles au moins une fois dans leur vie.
Cette année, les manifestations se sont multipliées à partir du printemps pour dénoncer de nouveaux féminicides et plusieurs affaires de viols sur mineures. Pour la première fois, des milliers de femmes se sont mises en grève, après l’assassinat d’une violence extrême d’une femme dans la capitale. Au cours de l’été, un commissariat a été attaqué, en réaction à plusieurs affaires de viols commis par les forces de l’ordre. Et depuis l’automne, des milliers de femmes ont défilé dans les rues de Mexico pour réclamer des mesures de la part du gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador. Lequel préfère pour l’heure accuser les féministes de “vandalisme” et faire la sourde oreille. ●
Brésil-France
Reines des hauteurs
