L’actu d’ici et ailleurs – 01/03/21-15/03/21
International
Impatience planétaire

Malgré la pandémie, le mois de mars – et en point d’orgue le 8, Journée internationale des droits des femmes –, a été le théâtre de nombreuses mobilisations, partout dans le monde comme à Athènes. Ces rassemblements ont témoigné d’un élan de plus en plus global contre les violences sexistes et sexuelles, d’une exaspération montante de la part des militant·e·s et du public, face à l’inaction relative de nombreux gouvernements. Et, conséquence parfois de cette léthargie, une radicalité croissante des actions. Petit tour d’horizon (subjectif) de quelques événements.
En France, plusieurs milliers de manifestant·e·s se sont réuni·e·s dans différentes villes, à l’initiative de trente-sept mouvements syndicaux, politiques et féministes. Un appel à la grève a également été lancé, pour dénoncer les injustices et les violences subies par les femmes, en première ligne pendant la crise sanitaire. “Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête !”, ont scandé les féministes. Plusieurs préavis ont été déposés, appelant à cesser le travail à 15h40, heure à laquelle les femmes cessent symboliquement d’être rémunérées, si l’on prend en compte les 25 % d’écart de salaire entre femmes et hommes.
En Équateur, la dirigeante du mouvement indigène Blanca Chancosa a réclamé les droits des femmes à la terre, à l’éducation et à la santé. Sur les pancartes des rassemblements, il était écrit : “Pas de chocolats, pas de fleurs, nous voulons l’égalité des droits.”
Au Canada, la ministre Carolyn Bennett a déclaré le 8 mars : “La pandémie a eu un effet amplificateur sur le sexisme, le racisme et la marginalisation qui affectent les femmes, les filles et les personnes LGBT+ chez les autochtones”, et s’est engagée à lancer un plan d’action pour mettre un terme à ces violences.
Plus inattendu et symbolisant bien cette internationale en marche, au Kirghizistan, plusieurs centaines de manifestant·e·s ont exigé la démission du ministre de l’Intérieur, après la mort d’Aizada Kanatbekova, kidnappée pour être mariée de force, puis tuée. Dans cette ancienne République soviétique, la coutume des mariages par enlèvement existe depuis 1920. Bien qu’elle soit officiellement interdite depuis 2013, une mariée sur cinq serait encore concernée, selon ONU Femmes.

Au Mexique, où plus de dix femmes sont assassinées chaque jour, les féministes ont, le 8 mars, transformé l’enceinte du Palais présidentiel en mur de la mémoire, où elles ont peint les noms de victimes. Le climat, tendu, a dégénéré en heurts. Vingt jours plus tard, les protestations ont repris de plus belle après la mort de Victoria Esperanza Salazar, à Tulum, lors de son interpellation par les forces de l’ordre. La scène a fait le tour des réseaux sociaux et été comparée au meurtre de George Floyd. Le décès de cette Salvadorienne, réfugiée au Mexique depuis cinq ans et mère de deux enfants, a provoqué des manifestations dans de nombreuses villes du pays, pour dénoncer les féminicides, le racisme et les violences policières.
Pérou