La Cycklette : Pédaler pour l’autonomie [France]
La Cycklette, atelier participatif de réparation de vélos à Paris, propose depuis trois ans des soirées réservées aux femmes pour apprendre la mécanique. Cette initiative s’est étendue par la création d’un collectif qui fait rimer cyclisme avec féminisme.
Par Alice de Brancion
Paru dans Femmes ici et ailleurs #38, juillet-août 2020
“Pour moi, c’était vraiment un défi de bricoler dans un atelier de mécanique vélo. Je ne connaissais pas les outils, ni comment les tenir. Je ne savais même pas où mettre mon corps dans cet espace. Je me sentais comme un éléphant dans un magasin de porcelaine”, se souvient Fanny Deslandes*, vingt-sept ans, bénévole de l’association la Cycklette. Le but de cet atelier participatif parisien : apprendre la mécanique et promouvoir le réemploi des vélos. À ceci près que l’atelier était la plupart du temps occupé par des hommes. “Et puis les rares fois où j’ai essayé, j’ai eu de mauvaises expériences. J’ai senti pas mal d’impatience. Certains me prenaient les outils des mains, ont essayé de me draguer. C’était très désagréable.”


Face à ce constat, partagé par plusieurs membres de la Cycklette, elles et ils ont décidé d’ouvrir un espace pour que ce sentiment de malaise disparaisse, afin de laisser place au désir d’apprendre, sans angoisse. Une fois par mois depuis octobre 2018 ont donc lieu des soirées en mixité choisie, c’est-à-dire réservées aux femmes ou aux personnes s’identifiant comme telles.