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Le mot : Jupe

Tous les deux mois, La Petite Roberte ramène sa science : souvent énervée, toujours engagée, volontiers caustique, sa mission est d’éclairer les expressions et concepts parfois obscurs pour parler d’égalité femmes-hommes et partager une réflexion féministe sur des mots de tous les jours.

Par La Petite Roberte
Paru dans Femmes ici et ailleurs #34, novembre-décembre 2019 

Étudiante de Master dans le nord de l’Angleterre, j’avais trouvé dans une friperie ce que les Français·es appellent un kilt. Mon petit copain de l’époque, Clark, était écossais. Je précise : Écossais de Glasgow, ville industrielle et ouvrière, dont il aimait la chanson populaire qui se moquait des ruraux débarquant de leur île revêtus de leur vêtement traditionnel : “Hey, Donald, où sont passés tes pantalons ?” Face à mon achat, Clark m’avait lancé avec mépris : “ce n’est pas un kilt, c’est une jupe.” Parce que j’étais une femme, ce bout de tissu valait donc moins qu’un kilt, lequel valait moins qu’un pantalon. J’ai quitté ensuite tout à la fois l’Angleterre, l’Écossais et le kilt, mais sans oublier cet épisode. Des années plus tard, j’en ai trouvé un écho dans les mots de l’historienne Christine Bard : “Il y a jupe et jupe… Leur style, les circonstances, les époques en font varier les significations. Le vêtement n’ayant aucune signification intrinsèque, il est sans cesse interprété, classé interdit ou licite, étiqueté féminin ou masculin, jugé provocateur ou modeste.

© Daphné Collignon

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