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Hindou Oumarou Ibrahim : la voix des peuples autochtones [Tchad]

Hindou Oumarou Ibrahim est l’une des plus actives militantes africaines pour la protection de l’environnement et la défense des droits humains. Deux combats qui, selon elle, vont de pair. Elle vient de recevoir le Prix spécial Danielle Mitterrand, remis par France Libertés.

Par Louise Pluyaud
Paru dans Femmes ici et ailleurs #23, janvier-février 2018

Quand elle n’est pas au Tchad, auprès de sa communauté, les Peul·e·s Mbororo, Hindou Oumarou Ibrahim parle à la tribune des plus grands forums internationaux sur l’environnement, où elle ne se décourage pas “de faire prendre conscience aux responsables politiques de l’impact du changement climatique sur ces populations vulnérables, trop souvent marginalisées”.

© Laurent Hazgui/Divergence pour France Libertés

L’activiste de trente-trois ans le constate sur le terrain : les dégradations de l’environnement ont des conséquences désastreuses sur la vie de ses concitoyen·ne·s, en particulier des femmes. “Ce sont les premières victimes : c’est à elles que revient la responsabilité de s’occuper de l’alimentation et du foyer. Avec la sécheresse, elles ne trouvent plus dans la nature ce dont elles ont besoin.” De plus, les hommes sont contraints de migrer vers les villes pour chercher du travail. “Cette vie sociale et ancestrale est menacée”, alerte la militante, dont l’engagement s’est manifesté dès l’enfance.

Les filles Mbororo sont mariées très tôt. Les Peul·e·s considèrent souvent que l’école ‘occidentale’ va les pervertir. Mais ma mère s’est battue pour que j’y aille”, raconte Hindou Oumarou Ibrahim. L’écolière est alors rejetée par les autres élèves, parce qu’elle est peule. “On me disait : ‘Va traire le lait ! Retourne dans ta brousse !’” La fillette prend conscience que si elle, pourtant instruite, est discriminée, “la situation devait être pire” pour son peuple, une communauté d’éleveur·se·s nomades autochtones non reconnue par les autorités tchadiennes. L’adolescente décide d’agir.

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