Hadda Guerchouche : Bouillon d’énergie [France]
Ancienne sportive de haut niveau, Hadda Guerchouche s’est construite grâce à la natation. D’abord un corps, puis un parcours professionnel. Une réussite qu’elle met désormais au service des autres. Toujours fière d’être “handi” et sans limites.
Par Céline Diais
Paru dans Femmes ici et ailleurs #39, septembre-octobre 2020

Avec Hadda Guerchouche, tout semble possible. Son flot d’énergie se diffuse à tous ceux et toutes celles qui la côtoient. Du genre à vous faire traverser la Manche à la nage le lendemain. Son métier et tout son art résident dans sa capacité à ne se donner aucune limite, à redonner confiance, à s’accorder de la valeur pour développer ou retrouver ses ressources. Grâce au sport. Un principe que Hadda Guerchouche s’est d’abord appliqué à elle-même.
Née en Algérie, elle arrive en France à un an et demi. Touchée très jeune par la poliomyélite, elle passe ses jeunes années en institution. Le sport est alors un nouvel outil pour favoriser la santé et l’autonomie des personnes en situation de handicap. Dans le centre, l’équipe éducative s’en saisit. Mais le choix est restreint : ping-pong ou natation. “Dans l’eau, je me suis sentie libre. J’ai su tout de suite que la natation allait me réconcilier avec la vie. Elle m’a donné du courage, le courage de vivre avec ma colère, d’être ‘handi’, de grandir loin de ma famille. La natation m’a ouvert le champ des possibles.” Grâce à cette discipline, elle commence par se réapproprier son corps et refuse les opérations chirurgicales destinées à rallonger de quelques centimètres une de ses jambes. Désormais, la “réparation” passera par la natation.
Le sport d’abord comme un outil