Fidelia Castellanos : Porte-parole des invisibles [Guatemala]
Fidelia Castellanos, employée de maison, a créé avec la syndicaliste Floridalma Contreras le premier syndicat de défense des droits des travailleuses domestiques guatémaltèques – qui n’en ont presque aucun.
Par Lena Bjurström
Paru dans Femmes ici et ailleurs #34, novembre-décembre 2019
Quand elle était petite, Fidelia Castellanos voulait devenir infirmière ou enseignante. Le doux rêve d’une enfant sortie de l’école à neuf ans pour aider sa mère, employée de maison. “Je faisais de menus travaux, la poussière, la vaisselle..”, raconte-t-elle. Un jour, en ramassant les assiettes abandonnées sur la table, son regard s’attarde sur la télévision. Son employeur la gifle.

La première d’une longue série de violences. Mariée à l’âge de quinze ans, divorcée quelques années plus tard avec six enfants à charge, Fidelia Castellanos enchaîne les contrats avec des patron·ne·s qui la traitent presque en esclave. Elle gagne au mieux mille quetzals par mois (116 euros). Comme de nombreuses femmes pauvres, elle alterne travail domestique et postes à la chaîne dans les usines textiles.