Emmaüs Baudonne [France]
Pour combler un cruel manque de lieux d’accueil des détenues à leur sortie de prison, Emmaüs a créé la ferme Baudonne, dans les Landes. Elle a reçu cet été ses premières pensionnaires.
Par Agathe Gouesmel
Paru dans Femmes ici et ailleurs #39, septembre-octobre 2020
À Tarnos, dans le Pays Basque, trois hectares de terres maraîchères vont bientôt être cultivées par des détenues. “Nous sommes convaincu·e·s qu’on ne rend pas sa dignité à une personne en lui donnant juste un toit, à manger et une activité professionnelle. Nous voulons aussi redonner l’envie d’apprendre et de vivre. Un élan que la prison détruit malheureusement souvent”, explique Gabriel Mouesca (photo), à l’origine de ce projet particulier pour Emmaüs. Le mouvement accompagnait déjà des détenus dans deux fermes en France, mais cette structure réservée aux femmes est une première européenne.

Cultiver la réinsertion
La ferme Baudonne accueille des détenues volontaires qui bénéficient d’un aménagement de peine et ont toujours le statut de prisonnières. Priorité est donnée à celles qui ont été condamnées à de longues peines (plus de cinq ans) et ont perdu tout lien, tant familial que social, avec l’extérieur.