Émilie De Barros : Briser le plafond de verre
Par Aude Stheneur
Paru dans Femmes ici et ailleurs #35, janvier-février 2020

Émilie De Barros n’a que vingt ans lorsqu’elle rachète la miroiterie Sogemi, à Saint-Martin-d’Hères, près de Grenoble, tout juste diplômée d’un BTS en génie électrique et mécanique et… sur le point de signer un CDI avec l’entreprise concurrente. “Je n’avais pas beaucoup d’expérience professionnelle. Je n’étais pas très convaincue, mais mon père m’a dit : ‘c’est fait pour toi’ !”, se souvient cette fille de vitrier. En janvier 2000, elle se lance dans l’aventure entrepreneuriale qui lui réserve son lot d’embûches. “J’ai eu tous les problèmes imaginables la première année : des impayés, le seul salarié qui pose sa démission parce qu’il ne veut pas être dirigé par une femme et, qui plus est, plus jeune que lui, des client·e·s qui n’avaient pas confiance en moi… Ça a été dur de se faire accepter dans le métier.”
Émilie De Barros tient bon. Elle sait couper et façonner le verre, maîtrise les normes techniques, met un point d’honneur à respecter ses délais, prospecte d’autres marchés. Alors que Sogemi se concentrait sur la découpe de vitrages pour le bâtiment, elle décide de diversifier les activités avec le sur-mesure, les innovations, la décoration.