Elodie Crépel, pour les hypersensibles et les surdouées
Au sein du Club Femmes ici et ailleurs, nous avons la chance de compter des personnalités exceptionnelles, agissant dans des domaines très divers, en France et bien au-delà de nos frontières.
Elodie Crépel est psychanalyste, autrice et médiatrice familiale spécialisée dans la douance et l’hypersensibilité. Elle nous a fait l’honneur d’animer deux rencontres sur l’hypersensibilité et la douance. Merci à elle !
Propos recueillis par Lune Sayer, Femmes ici et ailleurs
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Après le lycée, je me suis lancée dans des études d’assistante sociale et j’ai longtemps exercé ce métier qui m’a vraiment plu. Le suicide d’une collègue m’a beaucoup marquée et j’ai compris que je ne disposais pas des cartes pour comprendre et prévenir ce genre d’actes. Je me suis donc lancée dans des études de psychologie puis je me suis spécialisée en psychanalyse, discipline entre la philosophie et la psychologie. Après ma thèse, mon mari a été muté et je suis redevenue maman. J’ai laissé mes études de côté et j’ai proposé des séances de coaching en développement personnel. Parmi les personnes que j’accompagnais, j’ai réalisé que celles pour qui j’étais le plus compétente étaient comme moi : hypersensibles et/ou surdouées. Je me suis donc spécialisée dans l’hypersensibilité et la douance à travers deux formations : une avec Fabrice Micheau, ancien vice-président de l’Association des surdoué·e·s de France MENSA ; et une autre avec Elaine Arron, spécialiste de l’hypersensibilité au niveau mondial. Aujourd’hui, je propose une formation en ligne où je donne accès à des vidéos, des podcasts, des articles pour accompagner les personnes hypersensibles et/ou surdoué·e·s et leur permettre de faire de leur particularité une force. Notre société a tendance à porter en exemple celles et ceux qui réussissent à gérer leurs émotions et à garder le contrôle, moi je vais plutôt prôner l’inverse.
Vous êtes aussi éditrice pour des livres jeunesse….
Au cours d’une conversation avec deux amies, Fanny Vella et Cévany, illustratrices et autrices, je leur expliquais que lorsque je lisais des histoires à mes enfants, j’étais obligée de modifier l’histoire car presque tous les livres jeunesse comprenaient des « violences éducatives ordinaires ». Les violences éducatives ordinaires sont toutes les violences du quotidien, banalisées, que les parents font souvent inconsciemment subir à leurs enfants et qu’ils et elles ne feraient pas avec un·e autre adulte, par exemple les priver de desserts s’ils ou elles ne finissent pas leurs assiettes. Elles ont été très touchées et nous décidés d’écrire ensembles des livres. Puis, avec mon mari à la comptabilité nous avons créé les éditions Ailes&graines. Nous éditons donc des livres qui transmettent nos valeurs en matière d’éducation, dans le respect de nos valeur éthiques et écologiques, et ce depuis deux ans. Aujourd’hui nous sommes cinq à y travailler, dont trois salarié∙e∙s, c’est devenu une vraie petite entreprise !

Que vous apporte Femmes ici et ailleurs ?
J’ai trois garçons et j’adore leur lire le magazine. Le sexisme existe, et c’est en en parlant avec nos enfants que nous allons résoudre les choses, et surtout en arrêtant d’éduquer nos garçons comme des petits princes qui peuvent tout se permettre. J’aime aussi leur faire découvrir des femmes modèles dans la littérature car ce sont encore trop souvent des hommes qui sont représentés. Aussi et surtout, en le lisant nous sentons qu’il est écrit avec passion, et cette passion se transmet. MERCI !