Vos droits : Que faire quand le père n’assume pas sa garde ?
Nul·le n’est sensé·e ignorer la loi ! Qu’à cela ne tienne… Femmes ici et ailleurs met la loupe sur des questions juridiques de votre quotidien, en partenariat avec la Force juridique de la Fondation des Femmes.
Contretemps, empêchement ou même absence totale de nouvelles : qu’un·e ex-conjoint·e annule à la dernière minute son week-end ou sa semaine avec les enfants n’est pas si rare. Une situation face à laquelle les mères – car ce sont souvent elles qui doivent s’adapter – sont presque démunies.
Texte de Lena Bjurström – Collectif Focus
Paru dans Femmes ici et ailleurs #50, juillet-août 2022
C’est l’histoire d’une femme, appelons-la Hélène. Hélène et son ex-compagnon sont séparé·es. Cette semaine, le père n’est pas venu chercher ses enfants. Un imprévu, des excuses. Alors Hélène a annulé ses engagements et s’en est occupée. La fois suivante, le père n’est pas venu non plus. Ni celle d’après. Les enfants ont arrêté d’attendre leur père. Et Hélène de compter sur lui.
La résidence alternée, prévue par la loi du 4 mars 2002, reste un mode de garde minoritaire, mais en augmentation. “Les juges peuvent fixer la résidence alternée en cas de demande des parents, mais aussi en cas de désaccord entre eux ”, précise Me Sophie Soubiran, avocate au barreau de Paris et membre de la Force juridique des Femmes.
Cette évolution de la jurisprudence est souvent considérée par les associations “pro-père” comme une victoire. “Mais c’est aussi une ouverture à la coparentalité, ce qui, d’un point de vue féministe, est intéressant pour le partage des charges familiales ”, souligne l’avocate. Plusieurs de ses clientes, qui ne l’envisageaient pas à l’origine, ont pu y trouver un espace, remarque-t-elle, qu’il s’agisse de développer leur carrière ou prendre du temps pour elles.