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Dossier : Des femmes contre les armes nucléaires [Royaume-Uni]

À l’une des périodes les plus glaciales de la Guerre froide, en 1979, des femmes refusent l’équilibre de la terreur et s’opposent à l’installation de missiles nucléaires sur la base de la Royal Air Force de Greenham Common, à l’est de Londres. Pendant dix-neuf ans, dans leur campement, elles ont tenu le cap de la paix face aux militaires et aux politiques, tout en dénonçant une culture patriarcale. Quarante ans plus tard, plusieurs générations de femmes se donnent toujours rendez-vous sur ce site, devenu symbole de la lutte écoféministe.

Texte de Charlotte Dew
Paru dans Femmes ici et ailleurs #50, juillet-août 2022

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© Charlotte Dew

Biographie express

Charlotte Dew est écrivaine, chercheuse et conservatrice spécialisée dans l’artisanat du 20e siècle et contemporain. Son premier livre Women for Peace : Banners from Greenham Common a été publié par Four Corners Books en 2021. Elle est actuellement responsable des programmes publics au Goldsmiths’ Centre de Londres. Auparavant, elle a occupé des postes de conservatrice au Crafts Council, aux Archives nationales, à la Mercers’ Company et à la Women’s Library.

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À 17 ans seulement, Poppy Stowell-Evans a pris part à la marche des femmes pour les 40 ans du camp de la paix de Greenham Common en septembre 2021. “Je n’avais jamais entendu parler de Greenham Common et de toutes ces femmes avant, ni à l’école ni ailleurs, c’est fou.” © Leonor Lumineau Hans Lucas

Greenham Common : un lieu-dit à 80 kilomètres à l’est de Londres, en périphérie de Newbury, un bourg du comté du Berkshire. Des siècles durant, cette terre relève des “communs” (common), ces ressources partagées et gérées collectivement par une communauté d’habitant·es, que ce soient des espaces de promenade ou des zones de pâture. Aujourd’hui, sur quelque 280 hectares, entre anciennes forêts et landes herbeuses, constructions industrielles récentes et bâtiments militaires en ruine, on trouve aussi un jardin de la paix, souvenir d’un camp exclusivement féminin implanté ici pendant presque deux décennies. 

Réquisitionné par la Royal Air Force (RAF), l’armée de l’air britannique, qui en fait un aérodrome pendant la Seconde Guerre mondiale, le lieu devient, à partir de 1943, une base de l’US Air Force (Usaf). Pour contrer le développement d’ogives soviétiques SS20, l’Otan décide, à la fin des années 1970, de retenir Greenham, parmi d’autres sites, pour héberger des missiles nucléaires de “croisière ”, c’est-à-dire de longue portée, capables de frapper une cible située à plusieurs centaines, voire de milliers de kilomètres. Francis Pym, secrétaire d’État britannique à la Défense, annonce ainsi le 13 décembre 1979, que 160 missiles doivent être déployés au Royaume-Uni 1.

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