Cecilia Poullain, trouver sa voix
Au sein du Club Femmes ici et ailleurs, nous avons la chance de compter des personnalités exceptionnelles, agissant dans des domaines très divers, en France et bien au-delà de nos frontières.
Cecilia Poullain est conférencière internationale et coach de vie pour les femmes. Cette australienne arrivée en France il y a vingt-cinq ans est à l’origine du podcast Brave New Women. Lancé le 21 janvier, il met en valeur des femmes ordinaires faisant des choses extraordinaires, à travers des épisodes en français et en anglais.
Propos recueillis par Emma Gomez, Femmes ici et ailleurs
Quel est votre parcours en tant que coach ?
Dans mon parcours pour devenir écrivain, interprète, oratrice et coach, j’ai dû trouver ma propre voix. Je l’utilise beaucoup dans mon métier, puisque je mène des thérapies, en utilisant la créativité et l’imaginaire, l’utilisation du corps, de la voix, et des émotions. J’essaie de sortir les femmes de leur cadre rationnel et de les connecter avec d’autres parties d’elles-mêmes. Brave New Women est une extension du coaching, car mon but à travers ce podcast est d’aider les femmes à se lever, à se parler, à être convaincues de leurs valeurs. Il est destiné aux femmes, partout dans le monde, qui ont fait des choses exceptionnelles.

Quel message souhaitez-vous faire passer en donnant la parole à des femmes comme celles-ci ?
J’ai trois messages. Le premier s’adresse aux femmes interviewées elles-mêmes, parce qu’elles sont tellement nombreuses à penser que ce qu’elles font n’est pas intéressant ou que tout le monde aurait pu faire la même chose. Le deuxième message s’adresse aux femmes qui écoutent. J’aimerais que ça les inspire, qu’elles se disent : « Si elle peut faire ça, qu’est-ce que moi je peux faire ? ». Et le troisième message est destiné à faire changer l’image des femmes dans le monde, de les mettre en lumière en pointant ce qu’elles racontent et ce qu’elles font, qui est courageux, altruiste, et créatif. Dans les podcasts que j’écoute, ce sont souvent des hommes qui sont interviewés, il n’y a pas assez de place donnée aux femmes. Je trouve que les choses changent, mais doucement, et moi je veux contribuer à ce changement-là, améliorer l’image des femmes.
Y a-t-il une rencontre qui vous a plus marqué qu’une autre ?
C’est difficile car elles sont toutes assez impressionnantes. Cette semaine est sorti un épisode sur une professeur de français en Australie dont le mari est parti, après trente ans de mariage et quatre enfants. Elle a commencé à voyager, et s’est installée au Pérou, où elle a enseigné dans une école dans un bidonville. Elle a écrit deux livres sur ses expériences et maintenant à chaque fois qu’on achète un livre, l’argent est donné à l’école. Ça m’a tellement apporté d’écouter et de rencontrer toutes ces femmes que ça valait le coup, même si je n’avais pas publié un seul podcast.
Que ressort-il le plus souvent de ces entretiens avec ces femmes ?
Je pose deux questions à la fin. La première est : « Est-ce qu’être une femme a eu un impact positif ou négatif sur votre vie, sur votre carrière ? », et l’autre question est : « Est-ce que vous avez un message pour les gens qui nous écoutent ? ». Et ce qui est intéressant c’est de voir qu’il y a un peu les mêmes choses qui sont dites. Par exemple, les femmes sont souvent passées par des moments de dépression ou de burnout, des moments très compliqués, et c’est généralement dans ces moments-là que sont nées les choses extraordinaires qui sont venues par la suite.
Que vous apporte le Club Femmes ici et ailleurs ?
C’est une communauté très positive et dans une très bonne énergie. Plus tard, je m’impliquerai plus. Je lis les magazines, et je trouve que c’est génial. J’ai vu l’entretien avec Djaïli Amadou Amal et j’ai lu son livre Les impatientes, c’était super (lire Femmes ici et ailleurs #40).