Bénédicte Duport : Le jour où j’ai dû tout reconstruire
Au moment où elle démarre sa propre entreprise, Bénédicte Duport vit un divorce chaotique et perd quasiment tout ce qu’elle possède. Elle est contrainte de travailler de façon acharnée pour passer à travers la tempête et maintenir son projet à flot.
Par Aude Stheneur
Paru dans Femmes ici et ailleurs #34, novembre-décembre 2019

En 2007, Bénédicte Duport a vécu une véritable “descente aux enfers”. Alors qu’elle est en pleine reconversion professionnelle – elle quitte son poste de gérante de boutiques de prêt-à-porter pour lancer sa propre société, elle se sépare de son mari. Celui-ci fait alors de fausses déclarations fiscales à leurs deux noms, sans l’en informer. “Le fisc est venu me chercher.” L’ardoise est lourde, ses biens sont saisis. “J’étais habituée à une vie confortable. J’ai dû vendre mes bijoux, mes meubles, ma voiture. Mes comptes étaient bloqués, mon prêt refusé, tout est parti en cascade…” Bénédicte Duport est ruinée avec ses deux enfants à charge, en plein lancement de sa structure. Une période très sombre : “J’ai fait une dépression, perdu beaucoup de poids. Je n’arrivais plus à m’alimenter ni à dormir.”
Elle veut pourtant poursuivre son projet d’entreprise : Subventis, un cabinet spécialisé en recherche de subventions publiques pour les entre- prises, concept qui n’existait pas il y a dix ans. Son choix implique de travailler nuit et jour. “Mes enfants avaient alors sept et onze ans. Je leur ai expliqué ce qu’il se passait, que leur maman ne serait pas disponible pour venir les chercher à l’école ou qu’elle ne serait pas à la maison à dix-huit heures. Les deux m’ont dit : ‘lance ton projet’. Si j’en suis là, c’est aussi grâce à ma fille et mon fils.”
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