Le mot : Belle-mère
Tous les deux mois, La Petite Roberte ramène sa science : souvent énervée, toujours engagée, volontiers caustique, sa mission est d’éclairer les expressions et concepts parfois obscurs pour parler d’égalité femmes-hommes et partager une réflexion féministe sur des mots de tous les jours.
Par La Petite Roberte
Paru dans Femmes ici et ailleurs #39, septembre-octobre 2020
Si une mer belle (ni trop calme, ni trop agitée) est réputée agréable pour les marin·e·s, ce n’est apparemment pas le cas de la belle-mère pour les marié·e·s. Elle serait même une épine dans le pied, à l’image de celles du coussin — ou de la langue — de belle-mère, noms familiers de certains cactus. Ce qui en dit long sur la détestation symbolique dont les deux types de belles-mères font l’objet, qu’il s’agisse de la nouvelle compagne du père ou de la mère d’un·e conjoint·e. Si le terme “belle” apparu au 16e siècle, marquait la politesse et le respect, l’image des belles-mères s’est dégradée à partir du 19e siècle. Étouffante, possessive, intrusive… Son assassinat devient un ressort comique de la culture populaire. Chez Disney, elle devient sorcière (Blanche-Neige) et maltraitante (Cendrillon). Quant à la presse féminine et aux blogs, la manière de supporter sa belle-mère est un sujet inépuisable.
