Ayodele Ikuesan : De plus en plus d’athlètes s’engagent
Connue pour son implication dans chacun de ses engagements, Ayodele Ikuesan est une athlète olympique, sprinteuse et aussi maire adjointe en charge de la Santé dans le 18e arrondissement de Paris. Vie de femme, d’athlète de haut niveau, d’élue… La volonté d’être utile est le sens de sa vie.
Propos recueillis par Aurélie Bresson / Les Sportives
Paru dans Femmes ici et ailleurs #50, juillet-août 2022
Biographie express
Ayodele Ikuesan est une sprinteuse française, spécialiste du 60 et du 100 mètres. Elle a été championne de France en salle du 60 mètres en 2009 et championne d’Europe espoirs avec le relais 4 x 100 mètres en 2005. L’athlète née en 1985 a obtenu deux médailles aux Jeux méditerranéens (l’or sur 4 x 100 mètres et le bronze sur 100 mètres). Ayodele Ikuesan a participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 et de Londres en 2012, aux championnats du Monde d’athlétisme de 2011, avec le relais 4 × 100 mètres. Son record personnel, établi en 2014 lors des championnats de France, est de 11’’22. Elle est diplômée d’une licence de sciences et d’un Master ESC de l’école de commerce Euromed Management.

Pourriez-vous revenir sur le moment le plus marquant de votre parcours politique ou sportif ?
C’est la disqualification aux championnats du Monde de 2013, à Moscou. Céline Distel-Bonnet, Myriam Soumaré, Stella Akakpo et moi composions l’équipe de France du 4 x 100 mètres. Nous étions montées sur le podium, nous avions reçu notre médaille d’argent et trois heures plus tard, nous avons été déchues, disqualifiées dans des conditions assez étranges, les 45 minutes réglementaires de dénonciation étant largement dépassées. Des réclamations avaient été déposées par la Grande-Bretagne, arrivée en quatrième position.
Leur équipe a saisi le jury afin d’analyser un passage de relais litigieux. Lorsqu’il y a eu vérification, j’ai en effet la main sur le témoin en sortie de zone : réglementairement, c’est donc un hors-zone. La Fédération internationale d’athlétisme a alors annoncé notre disqualification. Sur le fond, nous reconnaissions le litige, mais pas sur la forme. C’était de la géopolitique en fait. La décision n’a suscité aucune réaction du mouvement sportif français et très peu d’articles dans la presse, alors que ce cas ne s’était jamais produit auparavant.

Vous racontez cet épisode avec ferveur. Qu’a-t-il suscité en vous ?