Agir pour la santé des femmes : Aller vers les exclues et les précaires [France]
L’ADSF se mobilise pour la santé des femmes en situation précaire, un public aux besoins spécifiques souvent oubliés. L’association leur offre des consultations gynécologiques, des kits d’hygiène et des dépistages.
Par Éline Roy
Paru dans Femmes ici et ailleurs #41, janvier-février 2021

Dans les rues de Paris et ses environs, il est possible de croiser un véhicule un peu particulier : le “frottis-truck”. Depuis 2014, cet utilitaire blanc permet aux équipes de l’association ADSF – Agir pour la santé des femmes – d’aller à la rencontre de celles qui vivent dans des conditions sociales très difficiles afin d’améliorer leur prise en charge médicale. L’association, qui fête ses vingt ans cette année, a commencé par agir dans les pays défavorisés lors de crises humanitaires. L’ouverture, en 2002, d’une première consultation gynécologique, dans un centre du Samu social de Paris, démontre qu’en France aussi, les femmes exclues ou vulnérables ont besoin d’un suivi spécifique pour leur santé sexuelle et reproductive, au-delà des seules questions de maternité : “Les cancers féminins, les maladies gynécologiques, mais aussi les menstruations pour les femmes qui vivent dans la rue”, explique Nadège Passereau, déléguée générale de l’ADSF. Autre exemple, les jeunes prostituées ne se verront pas proposer de frottis lors de consultations “classiques”, parce qu’elles ont moins de vingt-cinq ans, alors que leur activité demande au contraire un dépistage extrêmement régulier.