Æncre : un voyage musical
Au sein du Club Femmes ici et ailleurs, nous avons la chance de compter des personnalités exceptionnelles, agissant dans des domaines très divers, en France et bien au-delà de nos frontières.
Adeline Dillenseger et Elisabeth Kurst ont créé le groupe Æncre. Ce duo féminin créé une musique qui mêle les traditions françaises, belges et québécoises à celles du reste de l’Amérique du Nord.
Propos recueillis par Emma Gomez, Femmes ici et ailleurs
Comment le groupe Æncre s’est-il formé ?
Adeline : Nous nous sommes rencontrées pendant une formation de musiciennes intervenantes en milieu médical, à la suite d’une licence de musicologie. Lors d’un stage autour du conte en Belgique, nous avons rencontré des musicien·ne·s et conteur·euse·s québécois·es, et nous sommes tombées amoureuses du pays et de la culture. Un an plus tard, nous sommes parties un mois au Québec : ce voyage a été le déclencheur.Nous avons cherché à en savoir plus sur la musique québécoise traditionnelle et avons alors (re)découvert des chansons françaises à travers l’ambiance chaleureuse des veillées québécoises.
Elisabeth : Ces chants ont pris là-bas des couleurs issues de toute l’immigration écossaise, irlandaise… On repère également le petit côté blues du pays Cajun, une région de la Louisiane (lire Femmes ici et ailleurs#26), mais aussi de la culture française d’outre-mer avec des influences africaines ou créoles. Il est intéressant de voir la façon dont les chansons ont voyagé avec les différents peuples, avec les rencontres. A travers notre musique c’est un petit bout de notre histoire. Celle des immigré⸱e⸱s français⸱es qui sont parti⸱e⸱s ailleurs, ont ramené leurs chansons dans leurs valises, et les ont fait évoluer au fil des rencontres.

Votre musique mêle à la fois du folk, du rock, du blues.
Elisabeth : C’est ce qui nous semblait être le plus pertinent et prenant. Notre premier EP Vla l’bon vent, sorti en décembre 2020, est plus influencé par le côté folk et la musique traditionnelle québécoise. Nous voulions une musique acoustique sans électronique ou traitement numérique, retrouver quelque chose de chaleureux, convivial et multigénérationnel.
Vous jouez chacune plusieurs instruments de musique : accordéon, guitare, bodhrán*, flûtes…
Adeline : Cela nous permet de remplir l’espace en n’étant que deux ! Le fait d’être polyvalentes nous permet de donner plusieurs couleurs aux morceaux, et nous offre différentes possibilités pour créer et varier les ambiances. Élisabeth fait aussi de la podorythmie, c’est-à-dire du rythme avec ses pieds en tapant sur une planche, qui donne des percussions. Pouvoir jouer à deux est toujours fantastique, mais nous travaillons à une formule plus festive de quatre, avec une contrebasse et un violon.
Que le Club Femmes ici et ailleurs vous apporte ?
Adeline : Le Club m’a permis de faire des rencontres, comme celle de la footballeuse Nicole Abar, c’était très enrichissant. Il me permet de découvrir d’autres femmes de tous les milieux, de partager leur dynamisme et de suivre l’actualité. J’aime la démarche du magazine de créer un réseau de femmes, sans publicité, c’est inspirant.
*Bodhrán : Instrument de percussion utilisé dans la musique irlandaise.